L’histoire de la bière dans le Hainaut est reliée directement à la transformation d’une société agricole vers une société industrielle. Les hommes ont changé leurs habitudes de vie et de consommation. Et la bière a dû se transformer pour accompagner les moments de travail et de fêtes dans la culture populaire. Lors de vos balades sur cet itinéraire, découvrez les deux histoires enchevêtrées, entre le nom populaire des bières qui illustrent ce riche passé, et les anciens sites miniers revalorisés en brasserie ou lieux de vie modernes.
Nous vous proposons ici de repartir sur les traces des ors noirs et jaunes que sont le charbon et la bière.
Célébrons la mémoire des hommes
Le long de la faille de Douai à Charleroi, de nombreux sites historiques se sont transformés en musées et lieux de mémoire, pour se souvenir de la vie des hommes pendant l’exploitation du charbon
Musée de la Mine de Lewarde à Douai
Installé sur le carreau de la fosse Delloye, le centre historique minier est le plus important musée de la mine côté Français. Il figure d’ailleurs sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco. Fermé en 1971, le site a quand même conservé en état ses bâtiments historiques. Vous y découvrirez la vie des mineurs de l’époque, avec une immersion dans la mine comme si vous y étiez. Sur place, en fin de parcours, il est possible de rencontrer un ancien mineur pour un temps de partage privilégié.
A visiter à côté : La brasserie de Mai ou la brasserie St Germain
Le Bois du Cazier
Le site mémoriel du bois du Cazier à proximité de Charleroi illustre principalement la difficile condition ouvrière et les grandes vagues d’immigration qui ont fait l’histoire de ces charbonnages. Véritable poumon économique de la Wallonie pendant leurs exploitations, les sites miniers ont aussi vu la classe ouvrière souffrir et vivre dans des conditions difficiles. Sur place, les musées de l’industrie et du verre compléteront votre visite.
Le grand Hornu
Joyau architectural, le site du Grand Hornu démontre la richesse historique du territoire et la prospérité du site lors de son exploitation. Aujourd’hui, sa reconversion en fait un site tout à fait à part puisqu’il est dédié d’une part à l’art contemporain avec le MACS, et à un centre d’innovation et de design. Un site époustouflant à découvrir lors de votre passage près de Mons.
A visiter à côté : La brasserie d’Amblise à Crespin ou la Villette à Saultain
Les terrils, ces montagnes noires du Hainaut
Les montagnes du Nord sont un des marqueurs identitaires fort du territoire. Symboles des gueules noirs, les terrils – collines formées par accumulation de résidus miniers – ont longtemps été considérés comme des stigmates de l’époque et laissés en jachère. Aujourd’hui, d’une faiblesse est née une force. Une mise en tourisme et des réemplois créatifs permettent à ces amas de charbon de s’offrir une nouvelle vie.
Des sites naturels à découvrir
Mare à Goriaux
Entre la trouée d’Arenberg et la forêt domanial de Raismes, au pied du terril, ce lieu qui a été creusé avec l’affaissement minier est à la fois un sentier témoin du temps et des transformations des paysages, mais aussi un véritable lieu de célébrant la biodiversité avec près de 300 espèces d’oiseaux rares qui y ont élu domicile.
A visiter à côté : La brasserie Bonne Bière
Ascension du terril Héribus
Partir à l’aventure sur un terril pour monter « tout in haut de ch’terril » comme le chantait Renaud n’est pas chose aussi simple. Mais au cœur de ce plat pays, l’ascension donne une vue incroyable pour comprendre le territoire. Et elle garde ce petit côté insolite de grimper sur le travail des hommes. Ainsi à Cuesmes, à quelques pas de Mons, le terril d’Héribus propose une balade bucolique qui vous donnera une vue sur le beffroi et la Collégiale de Mons.
A visiter à côté : Brasserie de Blaugies et Café la Marelle
Une reconversion en marche
Aujourd’hui les côteaux des terrils en reconversion accueillent depuis plusieurs décennies les projets de requalification les plus fous.
Du vin sur le terril
Nos amis belges sont décidément bien facétieux. Alors que les vignobles de Lorraine et les gris de Toul ne sont qu’à quelques dizaines de kilomètres, comment ne pas imaginer que nos climats et nos montagnes noires ne sachent eux aussi être des lieux idéaux pour la vigne ?
Du ski sur les terrils
“Et j’ai dégringolé, tout en bas, de ch’terril” chantait Renaud dans son album dédicace à la culture chti. C’est bien ce qu’il pourrait vous arriver si ne maîtrisez pas vos appuis sur le terril de Noeux Les mines. A coté de Lens, on a érigé une piste synthétique dans les années 90 au sein d’un grand complexe de loisirs. Amoureux des pistes noires, passez votre tour. Le cœur est plutôt à l’initiation et il faut imaginer pouvoir ne pas perdre la main uniquement. Mais quand on habite parfois à plus de 500km des premières montagnes et que l’on aime dévaler à toutes vitesses, le lieu vaut le détour.