Les beaux jours sont de retour ! Et pour vous aider à en profiter au mieux, nous vous avons concocté une sélection des meilleures randos à faire dans le Hainaut, de toutes durées et pour tous niveaux. Et parce qu’après l’effort doit toujours venir le réconfort, chacune de ces balades vous permettra de découvrir (et déguster) l’incontournable richesse brassicole de la région ! Alors qu’attendez-vous ? Enfilez vos chaussures et partez à la découverte de ces 5 randonnées bière dans le Hainaut franco-belge !
La Balade du caillou qui bique
Le long de la frontière franco-belge, entre Bavay et Mons, se niche près d’un cours d’eau une brasserie à la renommée internationale. La brasserie Au Baron est le point de départ d’une balade qui vous emmènera à la découverte du village de Honnelles, à la lisière du bois d’Angre. De quoi lier merveilleusement plaisirs visuels et gustatifs !
Au Baron…
Installée au cœur de Gussignies, la famille Bailleux a fait revivre le café du village et ouvert sa brasserie, reprenant ainsi une longue tradition familiale malheureusement perdue. En effet, ce n’est pas dans les années 80 que les Bailleux se sont improvisés brasseurs. L’histoire commence bien des générations plus tôt, dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Alors installés en Belgique, Désiré et son petit-fils Roger approvisionnent les ouvriers de la région, depuis leur ferme-brasserie traditionnelle. Mais la concurrence des grandes entreprises industrielles est trop rude, et la famille doit bientôt fermer boutique. Heureusement pour nos papilles, l’histoire ne s’arrête pas là.
… et ses bières !
En 1973, Alain, le fils de Roger, reprend l’affaire familiale en rachetant le dernier bistro de Gussignies pour y ouvrir un restaurant, puis une micro-brasserie. Pour produire ses bières, Alain ne laisse rien au hasard. Sa première recette s’inspire des traditions historiques des fermes-brasseries de la région. C’est peut-être ce qui explique le succès de la Saint-Médard, produite à partir de 1989. Mais c’est surtout la cuvée des Jonquilles, lancée un an plus tard, qui fait la réputation du lieu. En mélangeant les styles historiques locaux – bière de saison et bière de garde – la brasserie Au Baron crée sa légende. Ce qui lui a valu la médaille d’or du Brussels Beer Challenge ! Aujourd’hui, elle a encore développé ses recettes, avec la Noblesse Oblige au miel, élaborée avec une brasserie texane. Quand on vous dit renommée internationale on ne blague pas !
Vous pourrez donc vous remettre de votre marche, ou vous mettre en jambes, en dégustant quelques-unes des excellentes recettes de la famille, et même pourquoi pas visiter la brasserie, les samedis à 15H uniquement ! Les bières sont également disponibles à l’achat dans la boutique de la brasserie. On ne peut que vous conseiller l’expérience !
Des sentiers…
Une fois désaltérés, prenez la direction d’Honnelles, en passant par Meaurain, et découvrez ces villages calmes et apaisants, installés au cœur des Parcs Naturels de l’Avesnois et des Hauts-Pays. La boucle rassemble des paysages des plus pittoresques : ruelles dérobées, villages hennuyers, au milieu des jonquilles et narcisses sauvages. L’endroit parfait pour se déconnecter, se changer les idées… Et se cultiver ! Eh oui, le parcours ponctué de rochers gravés nous fait découvrir le poète Emile Verhaeren, « le plus francophone des poètes flamands », mondialement connu de son vivant. Tombé amoureux de la région en 1899, il s’y est installé. Aujourd’hui, sa maison fait office de musée en son honneur.
… et des légendes
Longez ensuite l’Hogneau, à travers le bois d’Angre et le long du chemin du caillou qui bique. Ne ratez pas l’immanquable caillou qui bique : 25m de haut pour 370 millions d’années, ce qui en fait le plus vieux de la région. En Belgique, on dit d’un dé qu’il bique lorsque qu’il se tient en équilibre sur une arrête. C’est donc la forme atypique du caillou qui lui a valu son nom. Mais les légendes locales sont plus détaillées ! Le Diable lui-même aurait porté le rocher depuis les Pyrénées pour détruire l’abbaye de Saint Ghislain, en construction non loin de là. Trompé par le moine qui lui aurait fait croire que l’abbaye était encore très loin, le Diable aurait lâché son roc, donnant ainsi naissance au caillou que l’on peut maintenant admirer librement !
Une fois le caillou dépassé, la balade se poursuit le long du ruisseau, qui vous ramène jusqu’au départ. Recensé dans le réseau Natura 2000, le parcours est facile et bien balisé, même si le marquage se raréfie parfois. Comptez 3 heures pour terminer la boucle en prenant le temps d’apprécier le paysage.
La brasserie de l’abbaye des Rocs
Au départ de la brasserie Au Baron, une autre randonnée part en sens inverse. Toujours le long de l’Hogneau (aussi appelée Grande Honnelle), mais cette fois du côté français ! Le parcours ne présente aucune difficulté majeure si ce n’est sa durée : il faut 4 heures pour en venir à bout. Mais pas de panique ! A mi-chemin, la brasserie de l’abbaye des Rocs est parfaitement située pour vous redonner courage. La nature est bien faite !
Comme dans la précédente balade, on traverse le Parc Naturel de l’Avesnois, avec ses villages pittoresques, ses paysages fleuris et ses vestiges du XIXème siècle, qui nous laissent imaginer à quoi devait ressembler la vie autrefois. Admirez les vannes de Bellignies, qui jadis régulaient le flux de la rivière, pour alimenter le moulin et les usines de taille de pierre bleue, activité hennuyère typique. Aujourd’hui elles proposent surtout une superbe vue entre eau et forêts, l’endroit parfait pour une petite pause.
Ne manquez pas non plus le pigeonnier d’Onnezies, dernier reste du château féodal de la commune. Mais le haut-lieu de la rando reste le village de Montignies-sur-Roc, classé parmi les plus beaux villages de Wallonie ! Avec son église en briques rouges et ses rues pavées, c’est un village wallon on ne peut plus typique. Village également très riche en histoire : les traces d’habitat humain y remontent à l’âge de pierre ! Et surtout, on y trouve l’incontournable Brasserie de l’Abbaye des Rocs.
Des précurseurs belges…
Bien avant la « craft beer revolution« , à l’heure où les grandes brasseries régnaient sur le marché, Jean Pierre Eloir et son épouse ont eu l’idée de créer en 1979 la brasserie de l’Abbaye des Rocs. Dès le début du projet, l’entreprise doit s’inscrire dans le patrimoine local. C’est donc tout naturellement que la brasserie porte le nom de l’abbaye du village ! La famille n’emploie aussi que du houblon wallon, ce qui garantit la qualité des bières (que nous confirmons !). Rien d’étonnant non plus à ce que la première bière soit baptisée la Montagnarde, comme les habitants de Montignies.
La brasserie produit des bières 100% pur malt, dans la plus pure tradition belge. De quoi satisfaire tous les goûts : entre l’ambrée, la blonde, la blanche, la brune et la brune triple, vous trouverez forcément chaussure à votre pied. Et si vous hésitez, essayez la Montagnarde ambrée, qui vous régalera de ses notes caramélisées et poivrées.
… éco-responsables !
Au-delà de son remarquable ancrage local, la brasserie se démarque aussi par sa démarche responsable. Dès sa création, la petite taille de l’entreprise contraint la famille à avoir recours à l’upcycling pour ses machines. C’est ainsi que la bière que vous dégusterez est produite en partie grâce à d’anciennes machines à laver ! La brasserie réduit également chaque année sa consommation d’eau et d’électricité, et réutilise la drêche (résidus) comme engrais dans les champs alentours.
Bref, la Brasserie de l’Abbaye des Rocs est l’endroit parfait pour reprendre des forces avant de terminer la rando !
Le périple se poursuit ensuite par Onnezies, où vous croiserez le fameux pigeonnier, puis par le bois d’Angre. S’il vous reste des forces, vous pouvez faire un détour vers le caillou qui bique, avant de retrouver la brasserie Au Baron, où vous aurez bien mérité un petit rafraîchissement !
Pipaix : balade entre deux brasseries
Depuis 10 ans que l’on écume les bars de la région, on commence à le savoir : la Belgique est riche en patrimoine brassicole. Et parmi tous les villages de Wallonie, le bourg de Pipaix, à 20 minutes de Tournai, est particulièrement gâté ! On n’y compte pas une, mais deux brasseries, et toutes deux historiques et uniques en leur genre qui plus est ! Cette petite balade facile de moins de deux heures est donc idéale pour une sortie tranquille le weekend.
En activité depuis plus de 250 ans, la doyenne des brasseries belges est l’endroit parfait pour commencer votre promenade. Ouverte depuis 1769 à l’origine (comme souvent) en tant que ferme-brasserie, la brasserie Dubuisson a survécu à la Révolution française, à l’industrialisation ainsi qu’aux deux guerres mondiales. Belle performance pour une brasserie qui est restée familiale pendant toutes ces années ! Les Dubuisson se vantent de s’être toujours transmis l’entreprise de génération en génération, et d’être encore aujourd’hui indépendants à 100%. Et ils ont bien raison !
Brasserie Dubuisson
Ce n’est qu’en 1931 que la famille se spécialise dans le métier de brasseur, et abandonne son activité de fermier, sous l’impulsion d’Alfred et Amédée. Les deux frères lancent alors en 1933 une nouvelle bière, inspirée des recettes anglaises, qui cartonne à l’époque : la Bush Beer. On aura reconnu la traduction du français à l’anglais : la bière Dubuisson devient la Bush beer. Encore à l’heure actuelle, la brasserie utilise la même recette depuis 80 ans, avec toujours autant de succès. Cependant, ce n’est pas la Bush Beer qui fait la notoriété de la brasserie aujourd’hui, mais plutôt la Cuvée des Trolls, qui permet à l’entreprise de s’exporter à l’international.
Bière et mets
La famille Dubuisson produit aujourd’hui une impressionnante diversité de bières, très originales pour certaines : Pêche Mel’Bush, Bush Prestige (murie en fût de chêne, technique là encore initiée par la famille), bière de saison – la Surfine… La brasserie sort des sentiers battus, et on peut dire que ça lui réussit ! Vous pourrez visiter la brasserie les samedi à 15h, ou à défaut le musée interactif du Beerstorium (inauguré par le roi Philippe, rien que ça). Et surtout, vous pourrez déguster ces succulentes bières au restaurant de la brasserie : le Trolls & Bush !
A la sortie de la brasserie Dubuisson, jetez un coup d’œil à l’houblonnière située à côté du restaurant. Eh oui, la famille cultive même son propre houblon ! En direction de Pipaix, vous croiserez l’église de la Sainte-Vierge, construite en briques dans le style caractéristique de la Wallonie. Le bourg, calme et pittoresque, mérite une petite visite. Pas d’inquiétude : la découverte de la deuxième brasserie ne sera retardée que d’un quart d’heure.
Voyage dans le temps
Si vous n’étiez pas rassasiés de brasseries historiques, vous n’allez pas être déçus. L’histoire de la deuxième brasserie de Pipaix est tout aussi épique. En 1984, la dernière brasserie du village tombait à l’abandon quand un miracle eut lieu : Jean-Louis et Sittelle Dits ont racheté la brasserie pour lui redonner vie. Jusque-là rien d’inhabituel, me direz-vous. Mais contrairement aux autres brasseurs qui ont suivi le même modèle, eux ont gardé les machines de brassage du XIXe siècle ! L’ancienne brasserie Biset est donc la dernière brasserie à vapeur en activité aujourd’hui !
Les vieilles machines à roue peuvent d’ailleurs être observées en action chaque mois, dans la brasserie qui est aussi un musée. Depuis 2013, la brasserie est même classée monument national de Belgique ! Et l’histoire ne s’arrête même pas là. Jean-Louis et Sittelle ont repris des recettes trouvées par hasard dans un carnet daté de 1785 ! C’est ainsi qu’est née la Saison de Pipaix, bière blonde très épicée aux arômes de poivre et gingembre. Et on vous le confirme, c’est très réussi ! Si vous en voulez encore, la brasserie propose des recettes de cuisine à réaliser avec ses bières, comme le porc à la Cochonne. De quoi trouver de bonnes idées originales pour les repas de famille – ou pour se faire plaisir seul.
Sur les pas d’Henri Matisse au Cateau-Cambrésis
A 35 minutes de Cambrai, le Cateau-Cambrésis est connu pour avoir vu naître le peintre Henri Matisse. Un peu moins pour la richesse de son patrimoine historique et pour sa remarquable brasserie Vivat ! Avec cette promenade familiale d’1h30, on vous propose de découvrir les trois en un seul coup. C’est comme ça chez Route-Bière : on a le coeur sur la main !
La balade débute dans le parc Fénelon, le jardin du musée Matisse, qui déjà mérite de s’y arrêter. Saviez-vous que le parc avait été conçu par André Lenôtre, le maître d’œuvre des jardins de Versailles ? Le calme ombragé du lieu, entre les statues et fontaines, en fait l’endroit parfait pour se détendre.
A la sortie du parc, la boucle fait un détour vers l’hôtel de ville, au centre du Cateau. Admirez son beffroi, construit au début du XVIIIe siècle dans un style renaissance typiquement flamand. Mais le corps du bâtiment est plus ancien encore ! Sa construction a débuté en 1533, et il est toujours resté en activité depuis (bon il faut dire que les rénovations aident). En déambulant dans les rues pittoresques de la ville, vous croiserez les lieux marquants de la vie de Matisse. Sa maison natale, son collège rue Ruffin, et surtout, l’école maternelle qui porte son nom. Si le peintre n’a jamais étudié là-bas, ça ne l’a pas empêché d’offrir à l’école un magnifique vitrail, Les Abeilles, qui heureusement pour nous se visite.
Mémoire de guerre
En remontant vers le centre, faites un détour par le cimetière militaire, caché au milieu du cimetière municipal. Un rappel frappant du destin tragique de la ville dans la Première Guerre mondiale. Alors que les Alliés battent en retraite devant les Allemands en 1914, le général britannique Smith-Dorrien décide malgré ses ordres de faire face à l’ennemi. Nettement inférieurs en nombre, les Anglais n’ont aucun espoir de stopper l’avancée allemande. Il s’agit seulement de ralentir l’ennemi au maximum. Pendant plus de 12h, l’artillerie des deux camps pilonne sans relâche le village. Quand les Allemands y entrent, le Cateau est méconnaissable. Si l’histoire de la bataille vous intéresse, la ville possède 3 autres cimetières, alliés et allemands, autant de lieux de recueillement et de souvenir du sacrifice de ces innocents. Facilement accessibles, vous les trouverez à 20 minutes du centre, en direction de Cambrai.
Une fois sortis du cimetière, on croise l’église Saint-Martin, reconnaissable à sa majestueuse façade, et surtout son clocher à bulbe remarquable. Souvent associés à la religion orthodoxe, les clochers à bulbe sont aussi typiques du Hainaut ! On s’imagine facilement le jeune Matisse émerveillé par l’architecture baroque de l’église, lors de son baptême il y a 150 ans.
Enfin, il suffit de prolonger sur quelques mètres pour retrouver votre point de départ ! Après toutes ces émotions, vous avez bien mérité un rafraîchissement !
Brasser au cœur de l’Histoire
Située au cœur du Cateau, sur l’emplacement de l’abbaye construite au Xe siècle, la brasserie Vivat s’inscrit dans une tradition plus que millénaire ! Ce n’est donc pas n’importe quelle brasserie que Jean-Luc et Julie relancent en 2000, après 205 ans d’exploitation familiale et 75 ans d’abandon. D’ailleurs, il ne faudra pas moins de 4 ans de travaux pour que la bière fermente à nouveau au Cateau. Quand on travaille dans un Monument historique classé, on ne fait pas n’importe quoi !
Impossible de passer à côté de cet immense bâtiment tout de briques qui trône au centre de la ville. Et en même temps, ce serait vraiment dommage ! La brasserie produit des bières d’une incroyable richesse et subtilité, dans le respect des traditions d’autrefois. Même le nom de la bière, qui a donné celui de l’établissement, est issu des rites ancestraux de la région ! Eh oui, avant d’être une gamme de bières mondialement connue, Vivat était un cri traditionnel flamand destiné à bénir les mariés, sur lesquels on versait quelques gouttes de bière pour leur porter chance. Et la tradition ne s’arrête évidemment pas là. Les maîtres brasseurs laissent fermenter leur élixir dans des cuves ouvertes, qu’ils écument à la pelle, à la manière d’autrefois. Au Cateau, on embrasse volontiers la modernité, mais sans jamais renier ses origines !
Succès global
Et la recette fonctionne très bien ! Nous ne pouvons que vous encourager à découvrir la gamme diverse de la brasserie, qui ne propose pas moins de 12 bières à la pression. De quoi satisfaire tous les goûts : bières bio, blondes, ambrées, triple, et même quadruple ! Notre coup de cœur reste la Vivat blonde, la première bière brassée dans ces lieux, dont la maturation allongée apporte un côté rafraîchissant, renforcée par ses douces notes florales.
Si vous en voulez plus, les bières de la Maison sont évidemment disponibles à l’achat. Et la brasserie peut se visiter ! Consultez l’office de tourisme pour réserver un créneau, ou contactez directement la brasserie pour les groupes d’au moins dix personnes.
Le circuit de l’Escaut
Entre Cambrai et Valenciennes, dans le village de Bouchain, se cache un sentier balisé descendant le long de l’Escaut. Une petite merveille de calme et d’apaisement à découvrir seul ou en famille ! Et la randonnée n’est pas la seule pépite du coin. On y trouve aussi l’incontournable brasserie Choulette, parfait pour lier l’utile à l’agréable !
Si vous voulez vous détendre ce week-end, le circuit de l’Escaut est absolument parfait. La boucle d’1h30 zigzague entre le canal et la rivière naturelle, au milieu des étangs et des marais. N’oubliez pas vos jumelles, vous en aurez besoin pour profiter à fond de la faune locale ! Pensez aussi à prendre des bottes si vous voulez éviter les mauvaises surprises.
Le Bassin Rond
Depuis Bouchain, le balisage jaune assuré par le département se suit sans difficulté jusqu’au Bassin rond, au-delà duquel vous pouvez prolonger par une petite boucle de 30 minutes à travers l’îlot. Pas de panique si le courage vous manque : les nombreux bars et cafés sont là pour vous redonner des forces. En chemin, vous aurez peut-être la chance d’observer le fonctionnement de l’écluse du canal, si une péniche passe par là !
Arrivé au Bassin rond, on imagine difficilement l’effervescence qui régnait ici au début du siècle, tant l’endroit est apaisant aujourd’hui. Pourtant autrefois les péniches se pressaient nombreuses dans le port, sur le chemin de la mer du Nord. Les bateliers attiraient avec eux toute une vie commerçante. Il fallait bien se réapprovisionner – et se détendre – avant de repartir pour Douai ou Dunkerque ! Les seuls vestiges de l’activité portuaire de la zone sont les voiliers de plaisance qu’on peut encore voir aujourd’hui, et qui ne sont pas moins agréables à admirer.
L’église Saint-Quentin
Passé le bassin, le sentier retrouve le cours naturel de l’Escaut, à travers le village d’Hordain. Jamais très loin des écluses et des hérons, admirez ce petit bourg hennuyer propret, où même les trottoirs sont faits de briques. Une fois sortis de la ville, on retrouve vite la rivière et ses abords verdoyants, jusqu’à retourner dans le centre de Bouchain !
Ne rentrez pas chez vous sans avoir vu l’incontournable église Saint-Quentin, unique au monde par son plan dodécagonal (12 côtés). Après la Seconde Guerre mondiale, l’architecte a voulu faire dans l’originalité en unifiant chœur, nef et chapelles ! Si l’histoire de la région vous intéresse, ne manquez pas non plus le musée d’Ostrevant. Ancien donjon médiéval, la tour a servi de prison et connu les combats de 1940, avant de trouver son utilité actuelle en 1972. Aujourd’hui, le musée permet d’apprécier le destin mouvementé de la ville et de toucher du doigt le quotidien des hennuyers il y a un siècle.
La brasserie Choulette : célébrer le patrimoine du Nord
Mais le haut-lieu du sentier de l’Escaut reste et restera toujours la brasserie Choulette ! Qui imaginerait trouver une des brasseries les plus importantes de France perdue dans ce petit coin de paradis ? Pourtant, quand on connaît l’étymologie du village, le choix paraît tout de suite plus évident : Hourdain, du latin ordeum, orge en français. C’est peut-être de là que vient la bonne étoile de la brasserie !
Car son succès actuel est particulièrement inespéré après les obstacles que l’entreprise a dû surmonter depuis 1895. Réquisitionnée puis détruite pendant la Première Guerre mondiale, Alphonse Dhaussy continue malgré tout de brasser, depuis la maison de son oncle. Et même lorsque la brasserie doit fermer en 1951 face à la concentration du marché, tout n’est pas encore perdu ! Alphonse parvient à racheter sa brasserie 26 ans plus tard, et recommence à produire. Le brassage, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas !
L’entreprise repart donc de plus belle en 1977. Mais elle n’oublie pas ses origines pour autant ! Depuis toujours, la brasserie place sa production sous le signe du patrimoine régional. Ainsi, la Choulette tire son nom du jeu traditionnel ch’ti, une sorte de hockey local. Et plus tard, d’autres bières ont rejoint le combat ! Par exemple, la « Hé Biloute, t’es d’min coin », qui promeut la langue picarde.
Le Nord à l’international
Cet engagement pour les traditions du Nord se retrouve aussi dans les recettes ! Plusieurs années après la révolution des bières à basse fermentation, les Dhaussy gardent leurs techniques historiques de fermentation haute. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le pari a fonctionné ! La Choulette ambrée, première bière produite après le rachat, est un succès immédiat, et aujourd’hui 8000 hectolitres sortent des cuves chaque année. La Choulette marche tellement bien qu’on en boit jusqu’aux Etats-Unis !
Avec une telle réussite, la famille en a profité pour élargir continuellement sa gamme. Aujourd’hui, la brasserie ne produit pas moins de 34 bières différentes ! Mais pas de panique : nous sommes là pour vous aider à faire le tri entre tout ça. Goûtez la Black Choulette, la seule bière noire de la brasserie, qui nous émerveille de ses notes de vanille et de café. Et si vous êtes plutôt IPA, essayez la Choulette carotte, bière fruitée originale et tout à fait succulente ! Si vous en voulez encore, toutes les bières sont disponibles à l’achat dans la boutique de la brasserie, ouverte en semaine et le samedi matin.
Décidément, le Hainaut n’a pas fini de nous faire rêver. Derrière chaque ruisseau, chaque village, chaque terril, se cache peut-être votre prochaine brasserie préférée. Impossible de tout visiter et de tout voir en 5 randonnées. Malgré tout, cette sélection devrait vous faire découvrir les plus belles pépites de la région.
Et si vous en voulez encore, découvrez nos suggestions pour un week-end à deux dans les Hauts-de-France. Ou essayez-vous au vélo avec l’un des circuits touristiques organisés par l’Echappée Bière !
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