La bière belge a souvent la réputation en France d’être la meilleure du monde. A défaut de pouvoir objectivement consacrer une bière ou un savoir-faire comme meilleur que d’autres, il nous faut reconnaître que nos amis d’outre Quiévrain ont su allier plusieurs siècles d’histoire avec un véritable talent brassicole – reconnu et propulsé par le regretté Michael Jackson (non pas le chanteur, l’autre) dans un fameux ouvrage paru dans les années 90.
Alors quand on tombe sur une « nouvelle » pépite, c’est toujours avec l’impression d’être un conquérant du nouveau monde. Et lorsque l’on apprend que cette pépite se situe à 25 kilomètres de chez soi et qu’elle fête ses 130 ans en 2022, on se met à douter de son talent de chercheur d’or… Et pourtant !
Une brasserie dans un écrin
C’est tout le sel de ce projet de routes de la bière. Découvrir les grandes et petites histoires du monde brassicole. Parfois lointaines ou nouvelles, parfois plus anciennes et à côté de chez soi. Quand Omer-Jean m’a contacté en cette fin d’année 2021, et que je suis tombé sur cette vidéo, j’ai rapidement compris. J’étais sur le point de découvrir une riche histoire et que la marque Omer misait sur son patrimoine familial exceptionnel.
Une fois sur place, le charmant village de Bellegem – à 15 minutes de la frontière et 10 minutes de Courtrai – semble avoir été dessiné pour cacher en son sein une merveille. Les charmants commerces et cafés/restaurants à côté de l’église offrent une impression de calme et de bien vivre. Au détour du café De Sportwereld qui arbore de jolis carreaux de faïence fraîchement rénovés arborants la marque Omer VanderGhinste, on découvre la rue de la brasserie, à l’imposante structure en brique et à l’architecture moderne. Une invitation à plonger dans plus d’un siècle de modes de consommations et de brassage.
5 générations et une marque forte
Au gré de mes rencontres avec Tim et Estelle, je commençais à mieux appréhender toute la richesse de cette brasserie, qui fêtera en 2022 ses 130 ans. A sa tête, Omer-Jean représente la 4e génération de la famille. Avant une passation à venir vers Omer-Gery (lire l’histoire des prénoms de la brasserie ici). Une visite du “visitor center” aux anciennes cuves en cuivre lustrées et éblouissantes suivi de l’escalade jusqu’au toit de la brasserie me laisse entendre qu’il y a encore plus qu’une simple évolution et modernisation d’une brasserie née en 1892 ou une bière de qualité à découvrir. Encore quelques marches, et nous voilà devant la surprise du chef.
Mais quel est donc ce secret !?
La Belgique peut se targuer, à juste titre, de posséder historiquement tous les types de fermentation possibles sur son sol. Fermentation spontanée à Bruxelles, mixte dans les Flandres, basse et haute un peu partout, toute la panoplie y est. Mais à la découverte du « Koelschip » (coolship, ou bac refroidissoir), je comprends que non seulement sur place on brasse des bières de fermentation basse (Bockel et Blauw, deux pils) et des bières de fermentation haute à l’histoire plus récente (Omer, Lefort Triple et 10) mais aussi des bières mixtes (Vanderghinter, l’historique de la maison) et des fermentations spontanées (Cuvée des Jacobins).
Il y a donc en une seule brasserie, à quelques encablures de Lille – dans un écrin exceptionnel – qui produit encore les 4 types de fermentation en un seul lieu. Et qui vous permet d’appréhender à la fois toute l’histoire de la bière belge et comprendre tout le savoir faire et la complexité de la fabrication de la bière. Sûrement unique en Belgique voire au monde !
Pour le découvrir, rendez vous sur place !