« Il est 17h45 partout en Belgique, on aimerait bien aussi avoir un pti bout de week-end (…) Pour ne rien vous cacher, Mme Michiels, on est occupés à boire un verre ! » et c’est exactement avec cette ambition dikkenesque que nous nous sommes dirigés vers la Nanobrasserie de l’Ermitage et sa taproom ce vendredi de janvier, à 17h30. Car, au cœur de la capitale bruxelloise se cache un joyau brassicole. Inconnu ?
Pas exactement, même s’il est vrai que le lieu draine son lot de touristes fortuitement débarqués de la brasserie Cantillon située littéralement à deux minutes à pied. Pour ne rien vous cacher, c’est exactement le parcours que nous avons suivi ! On aurait été trop bêtes de s’arrêter en si bon chemin 😉 d’autant que la production des bières de l’Ermitage n’a pas grand-chose à voir avec les célèbres lambics de Cantillon.
Un sanctuaire au cœur de Bruxelles
La brasserie est donc située dans la commune vivante et populaire d’Anderlecht, à quelques pas de la Grand Place de Bruxelles et à 5 minutes à pied de la gare du midi (parfait quand on arrive de Lille). Une fois franchies les lourdes portes de bois vous arrivez dans une cour pavée isolée des bruits de la rue. Un spot extérieur idéal pour se poser et déguster les bières produites sur place tout en profitant des rayons du soleil et du ciel bleu.
Bon, en plein mois de janvier on passe notre tour et on se dirige vers la taproom intérieure en passant devant des cuves d’où émanent des odeurs de moût en ébullition. On vous parlait de touristes quelques lignes plus haut mais ne vous méprenez pas, le lieu est très fréquenté par les habitants du quartier et les amateurs de mousse. Ambiance nettement locale, qu’on adore.
La NanoBrasserie de l’ermitage. Elle a tout d’une grande !
Mais au fait, c’est quoi l’histoire de la brasserie ? Celle de trois amis – Henri, François et Nacim, qui débutent comme brasseurs amateurs. A force, ils se prennent au jeu et rêvent plus grand. Pendant un an, ils brassent « à façon » pour donner vie à leurs recettes ne disposant pas encore de lieu & d’unité de production. C’est en 2017 que les anciens colocataires trouvent enfin la pépite pour installer leurs cuves, se développer, et accueillir des visiteurs.
Chaque bière produite à l’Ermitage est le fruit d’un processus minutieux et créatif, où les ingrédients de qualité sont combinés avec savoir-faire et passion. Si les 3 amis ont décidé d’utiliser le qualificatif de « nano » c’est parce qu’ils décident immédiatement de privilégier la qualité à la quantité. Malgré le succès, ils font le choix d’être essentiellement distribués en local. Une raison de plus pour venir les voir ! Côté image, un soin tout particulier est apporté au design des étiquettes créées par l’artiste Krump, un ami du trio fondateur. Si chaque bière a une étiquette qui raconte sa propre histoire, on retrouve en fil rouge ce personnage de l’ermite véritable signe identitaire de la brasserie. Apparemment, si la brasserie s’appelle ainsi c’est parce que les brasseurs partageaient une colocation rue de l’Ermitage…
Allez, retour à nos houblons. On vous parle maintenant de notre expérience sur place.
Dégustation, Découverte et Détente
La taproom étant installée dans un ancien hangar, la déco est faite de matières brutes très dans l’air du temps. Bar & tables en bois, carrelage et tapis au sol, que surplombe une grande fresque montrant définitivement la passion des brasseurs pour les arts visuels (…). L’ambiance est chaleureuse et décontractée ; saucissons pendus au plafond, animal empaillé & affublé d’une casquette qui trône au-dessus du bar…. Le ton est donné. Une fois installé confortablement à notre table, on s’est évidemment plongé dans leur sélection de bières artisanales. Des blondes légères aux brunes riches et complexes, en passant par les IPA audacieuses, il y en a pour tous les goûts à l’Ermitage. Le bar propose 12 références à la pression ! De mon côté j’ai opté pour la Lanterne, une Pale Ale à 5% très aromatique, avec une grande buvabilité. Elle a un goût de reviens-y ! A côté de moi, on opte pour la 81 express, une pils très désaltérante avec des notes maltées bien présentes. Notre autre acolyte choisit La Noire du midi, un porter à la robe noire, crémeux et doux. Ce simple descriptif vous montre comme la palette de styles brassés est étendue ! Nous n’avons pas eu le loisir de les goûter car leur sortie est toute fraiche mais la brasserie vient de créer 3 variantes d’une même recette : un triptyque d’IPA appelé L’Amoureux. L’idée est géniale ! L’Amoureux est brassée trois fois avec la même base maltée, fermentée avec la même souche de levure et dans les mêmes conditions. Seuls les houblons utilisés varient sur chaque recette. Cette expérience permet de vraiment souligner l’impact des interactions entre les différentes variétés de houblons.
Ce vendredi, c’était calme mais des événements et des concerts sont régulièrement organisés. Plutôt les jeudis d’après ce qu’on a compris.
Et pour ne pas repartir les mains vides, direction Les Caves de l’Ermitage situées à 20mètres de la taproom. Derrière leurs grandes vitres, les caves abritent en fait le magasin de la brasserie (aux bières s’ajoute une sélection de vins natures) mais aussi un chai où la brasserie mène des projets de fermentation mixtes.
Si vous voulez avoir un aperçu de la scène brassicole contemporaine à Bruxelles, on vous invite à découvrir la NanoBrasserie de l’Ermitage. Les dégustations sont incroyables et l’ambiance chaleureuse et sans chichi.
Brasserie de l’Ermitage : Rue Lambert Crickx, 26 1070 Anderlecht – Bruxelles
Plus d’informations sur : https://ermitagenanobrasserie.be/