Le Oud Bruin Fest, ou pour les plus francophones le festival des vieilles brunes, se tenait le 7 et 8 octobre à Courtrai. Vous commencez à connaître le crédo des équipes Route-bière ! Découverte, plaisir, bière et tourisme : sur le papier, les 4 éléments semblaient réunis. Nous avons donc décidé de faire l’interminable route qui sépare Lille de Courtrai (25 minutes en vrai) pour nous rendre chez nos amis flamands. On vous raconte tout ça !
Courtrai, à deux pas de Lille et sa métropole
Courtrai, ou Kortrijke pour les locaux, est une ville Flamande située à seulement 6 minutes de la frontière. C’est en réalité l’extrémité de la conurbation Lille-Courtrai-Tournai, une vaste agglomération transfrontalière peuplée de 2,1 millions d’habitants. Autant vous dire que pour les Lillois que nous sommes, on est presque à domicile.
Nous nous garons tranquillement dans les rues propres et bien organisées de la ville (comme quoi on peut être à la fois proche de chez soi et vite dépaysé). Juste après un plein de Diesel bien mérité ; pénurie en France oblige. Nous sommes vendredi soir, il est bientôt 19h et les rues sont étrangement vides. Rien n’indique le festival avec précision, mais après quelques mètres nous tombons sur un parvis immense qui semble avoir accueilli un jour une gare de marchandise. Ici, quelques âmes se croisent. Il y a de la lumière, des flamands de 50 ans qui rigolent fort en partant dans le sens opposé au notre, je pense que nous sommes sur la bonne piste.
Du beau monde

Une fois le festival trouvé, nous nous engouffrons à l’intérieur en quête des précieux jetons qui nous serviront à étancher nos curiosités. Car nous sommes avant tout ici pour ça : en apprendre plus sur ce style très peu répandu en France et complètement inconnu du grand public. A l’intérieur de cette grande et haute salle toute neuve, une bonne vingtaine de brasseries se partagent l’espace. Les grands noms du style sont évidemment là : citons Liefmans, Rodenbach, Veraeghe ou De Brabandere. Les deux derniers étant plus connus pour les noms de leurs gammes Duchesse de Bourgogne et Pétrus.
Le festival est également l’occasion de revoir de plus petites brasseries Belges nées à la fin des années 90 ou au début des années 2000 comme De Struise, De Ranke ou Alvinne. On retrouve aussi des noms plus contemporains comme La Source, L’Ermitage ou Brussels Beer Project. Parmi tous ces habitants du plat pays s’invitent quelques brasseries issues de nations étrangères mais s’essayant au style Oud Bruin. Citons les français de Pays Flamand, les hongrois de Mad Scientist, les scandinaves de Nøgne, Brekeriet et Haandbryggeriet ou encore la magnifique brasserie Italienne Loverbeer. Côté public c’est très masculin et la plupart des visiteurs oscillent entre 30 et 50 ans.
A boire…
Pour démarrer, rien de tel que de redécouvrir les classiques du genre. Les grandes maisons nous tendent les bras et nous aident à nous rappeler que ce style est vineux, aigre et plutôt à cheval entre le vinaigre Xérès et les fruits secs. Maintenant que nos gammes sont révisées, partons à la découverte de ce que proposent les étrangers. Nous voilà face à la brasserie Tanker qui vient tout droit d’Estonie et nous propose une Sour au cassis. Car oui, quelques brasseries, en plus des brunes flamandes, proposent aussi d’autres styles. Les stands d’à côté, provenant de Norvège et de Suède, nous bluffent déjà par la maitrise de ce style plutôt confidentiel.
Notre tour continue et s’arrête pour terminer sur d’incroyables réinterprétations du style. Antidoot ont opté pour une Oud Bruin à l’orange sanguine et aux racines de gentiane tandis que la brasserie organisatrice, T’Verzet, propose une déclinaison du style à travers 3 fruits tels la pêche, la fraise et la framboise. Mad Scientist, juste en face, achève de pousser les limites du style avec une Brune Flamande revisitée à travers le cocktail Bloody Mary. Tomate, céleri et piment au programme. Très surprenant mais aussi très bon !
… mais aussi à manger !
Côté cuisine, deux food-trucks diffusent de savants mets dont un cochon à la broche préparé par RøK, les colocataires de la brasserie Gantoise DOK Brewing. Parfait pour réinitialiser les palais. La deuxième manche dans le festival nous servira à découvrir les versions du style des brasseries que nous connaissons déjà très bien. Ce qui nous donne rapidement envie de rapporter tout ça à la maison pour en faire profiter nos entourages. Parfait, le festival a même pensé à ça et une boutique du festival nous attend avant la sortie. Le choix n’est pas évident. Cependant une bouteille fait l’unanimité : celle conçue à l’occasion du festival. Un mélange de plusieurs Oud Bruin de maisons différentes pour un « Megablend » façon avengers. On reviendra !